Fragment de napperon
Soie, XVIIIe siècle
Fragment de napperon
Soie, XVIIIe siècle
En soie rouge brodée de fils d’argent à motifs floraux.
Les matières premières ne manquaient pas : la laine de la montagne, le coton de la vallée, la soie, de Chine d'abord, puis cultivée sur le plateau, ou le rouge de la cochenille au pigment écarlate.
Les conditions climatiques, rigoureuses et contrastées, rendaient nécessaire un artisanat textile à l'usage de l'homme et de sa demeure.
Très tôt les Arméniens se firent connaitre par leur habileté. « Ils tissent les plus fins et les plus beaux tapis du monde » écrivait Marco Polo au XIIIe siècle.
Mais bien avant, historiens grecs et arabes parlaient déjà de tapis d'Arménie souvent offerts en présent ou faisant partie du butin versé aux vainqueurs.
Les broderies, qu'elles soient sur soie, velours, coton ou laine, offrent une grande similarité de motifs avec le tapis. On y retrouve le répertoire animal, végétal ou géométrique.
La dentelle « oya » fait également partie intégrante des arts du tissu, servant, sous forme de bandes ou de napperons aux motifs rayonnants, cruciformes ou géométriques, à parer les vêtements laïcs ou liturgiques ou à orner les églises.
Broderies et dentelles ornent également les vêtements les plus simples et ne sont pas l'apanage, comme ailleurs, du luxe.
Chacune des femmes d'un foyer arménien s'adonne aux travaux d'aiguilles et la tradition se transmet d'une génération à l'autre par la confection du trousseau de la future mariée.
Tissus et broderies, rehaussés de parures d'argent et de bijoux ornent les costumes arméniens, surtout féminins. Les hommes, maintes fois en minorité dans le pays qu'ils ont habité, ont souvent préféré s'adapter aux coutumes vestimentaires locales, alors que la femme, au foyer, a perpétué la tradition du costume arménien.
Frédéric Fringhian