Mesrop Ter Haroutiounian
Imprimé, 1826. Constantinople
Mesrop Ter Haroutiounian
Imprimé, 1826. Constantinople
Dans l’imprimerie de Boghos Arabian à Ortakiugh(Constantinople). Grammaire de la langue arménienne classique et contemporaine revue et corrigée, imprimé le 31 janvier 1826, à la demande du patriarche Garabed.
En raison de la valeur sacrale attribuée par le peuple arménien au livre manuscrit, le livre imprimé n'a supplanté celui-ci qu'au XIXe siècle, près de trois cents ans après la parution du premier ouvrage, sorti des presses à Venise en 1511. Et contrairement aux manuscrits, le livre imprimé est, à ses débuts, exclusivement l'uvre de la diaspora. C'est en effet en Europe que sont publiés les premiers ouvrages, à Venise d'abord puis à Amsterdam qui imprime la première Bible en 1666. Les textes publiés aux XVIe et XVIIe siècles sont tantôt religieux, tantôt historiques, tantôt savants.
Au XVIIIe siècle, Venise retrouve un renouveau grâce à l'uvre considérable de l'abbé Mekhitar Sebastatzi. L'atelier typographique de l'ile de Saint-Lazare, en face de Venise, édite nombre de textes classiques arméniens, mais également, des traductions d'uvres littéraires européennes à l'usage des élèves, des études historiques, philologiques et le dictionnaire de 1837, qui fait autorité jusqu'à ce jour.
Ce n'est pourtant qu'au XIXe siècle que l'imprimerie prend un véritable essor avec la laïcisation de la culture dont la diffusion était jusqu'alors le quasi-monopole de l'Eglise.
Le remplacement de la langue classique par l'arménien moderne et le développement de la presse parachèvent cette évolution.
C'est la naissance d'une littérature moderne .
Le livre imprimé n'est plus une édition du manuscrit.
Il est désormais un outil de la pensée moderne.