Sarkis Yukhanian (1931-2010)
La toilette.
Sarkis Yukhanian (1931-2010)
La toilette.
Huile sur carton.
Acquise directement par le musée auprès de l’artiste.
Il était peintre et sculpteur et occupait depuis 20 ans son « Atelier 14 » au 13 de la rue Hratchia Kochar à Erévan, ville où il était né en 1931.
L’immeuble abrite encore des artistes qui maintenant, vivent avec plus de précarité qu’à l’époque soviétique.
Après ses études à l’école des Beaux-Arts « Panos Terlémezian » de 1954 à 1958, il expose en République Soviétique en 1960. Et lors d’une exposition personnelle en 1962 à Tbilissi (Géorgie) le Musée Pouchkine de Moscou acquiert sa sculpture en plâtre « Holé-Hop ».
Il obtient le diplôme de l’Institut d’Art de Erévan en 1963. Et la Galerie Tretiakov à Moscou achète en 1968 deux bas-reliefs sur bois : « Les boulangers » et « Horovel ».
Deux autres sculptures sur bois : « La fileuse » et « Le petit berger » sont acquises en 1970 par le Musée d’Art Moderne de Budapest. En 1970 également est inauguré le fronton de vingt mètres sur huit qui orne la gare de Gumri, à l’époque Léninakan. Dans cette gare, oeuvre de l’architecte Raphael Eghoyan, il réalise également la monumentale horloge en cuivre ciselé : « Les douze signes du zodiaque ».
Vashken Ier, le Catholicos, exposa dans sa résidence personnelle à Etchmiadzine « La chanson », une sculpture sur bois qu’il avait acheté à l’artiste en 1970.
La même année le Musée d’Art Moderne d’Erévan présente « La maternité », une sculpture en tuf de 80 centimètres sur 1 mètre et 1978 voit la réalisation d’une sculpture en cuivre de deux mètres « Le vol ».
Mais Sarkis Yukhanian est surtout connu pour son « Ikar », une sculpture de douze mètres de haut en cuivre forgé, qui saluait les cosmonautes à l’entrée de la « Cité des Etoiles », le centre d’entraînement ultra-secret au nord-est de Moscou, qui eut ses heures de gloires au début de l’Aventure Spatiale dans les années 1970. Ce complexe militaire devenu le « Centre d’entraînement Youri Gagarine » fut rendu au civil en 2009.
La façade du Théatre de l’Opéra d’Erévan lui doit aussi quatre frises, deux de 30 m sur 2 m et deux de 15 m sur 2 m qui depuis 1980 ravissent les passants.
En 1985 la gare d’Ayoum fait appel à lui pour un bas-relief en cuivre de huit mètres sur trois.
Artiste monumental, il travaillera aussi pour la République d’Arménie et réalisera en 1996 la décoration de la « Maison des Écrivains » à Tzakadzor. Illustrations des Contes d’Hovannes Toumanian « La goutte de miel », « Le chien et le chat », « Grikor », « Le coq invincible » quatre bas-reliefs de 6 mètres sur 4 mètres ornent la façade, pendant qu’à l’intérieur veillent « La victoire », « La paix », et « Les arméniens célèbres » réunis sur un bas-relief de dix mètres sur trois mètres.
Depuis quelque temps Sarkis Yukhanian revenait à son premier amour, la peinture où, comme un bonheur retouvé, apparaissait dans une composition structurée et dans la liberté des tons, une sensibilité longtemps retenue sous le burin du sculpteur.
Il est décédé dans son atelier en août 2010, deux mois après l’exposition que le musée lui avait consacré pour la première fois à Paris.Frédéric Fringhian