Synaxaire, XVIIe siècle
Manuscrit sur parchemin, XVIIe siècle
Manuscrit sur parchemin, XVIIe siècle
Synaxaire, XVIIe siècle
Manuscrit sur parchemin, XVIIe siècle
Version intégrale sur la BVMM (IRHT-CNRS)
Manuscrit sur parchemin, XVIIe siècle
Fait au couvent Saint-Signe d’Erzinka, pour Zakaria.
Recueil liturgique présentant jour par jour la vie des saints ; chaque histoire commence par « en ce jour », d’où en arménien classique « Yaysmawurk‘ » nom donné au recueil.
Texte en bolorgir écrit sur deux colonnes avec lettrine aux oiseaux et décor de motif géométrique et végétal. Tête de chapitre à l’encre rouge.
Ce manuscrit de grandes dimensions est décoré de pages de titres, de vignettes, de lettrines ornées et de plus de 60 portraits de saints, de prophètes, de saints militaires et de saints rois en marge de la mention de leur fête.
On y trouve Cosme et Damien martyrisés en Syrie et fêtés par l’Église arménienne le 21 novembre.
Les couleurs très riches et soutenues et le grand nombre d’illustrations montrent la richesse du commanditaire.
L’art du livre en Arménie est lié à l’invention de l’écriture. Jusqu’au Ve siècle de notre ère, les habitants du plateau arménien avaient successivement utilisé l’écriture cunéiforme (Ourartou), puis, au fur et à mesure des conquêtes, l’araméen (époque perse), le grec (période hellénistique et parthe) et les caractères latins (domination romaine).
Poussé par la nécessité d’avoir une écriture spécifique adaptée à la langue, un moine arménien, Mesrop Mashtots, inventa vers l’an 405 un alphabet composé de trente-six lettres ou graphèmes correspondant aux trente-six phonèmes de la langue orale utilisée au Ve siècle.
Le livre le plus diffusé et reconnu dans cette nation chrétienne, fut retranscrit en premier : La Bible.
Ceci permit l’apprentissage de l’alphabet par les nombreux copistes des monastères qui agirent comme un réseau de diffusion de la chrétienté renforçant par là même, l’identité arménienne. Cette transmission d’une culture et d’une religion permit de protéger l’identité d’une civilisation au-delà des vicissitudes de l’histoire.
Les textes furent au début, pour la plupart, de nature religieuse, bibliques (Bible-Evangiles) ou liturgiques (Lectionnaires-Hymnaires-Psaumes-Homéliaires, etc.).
À partir de la fin du IXe siècle, les multiples ouvrages crées dans les monastères, diffusent l'alphabet, la langue, la foi et la culture à travers l’écriture : et c’est l’union de la lettre et de la religion qui, malgré les atermoiements de l'Histoire lui supprimant régulièrement ses propres frontières, assureront la survie de ce peuple.
Pour agrémenter la lettre, le peintre prête son concours au scribe et c’est au travers du livre que nous avons la meilleure expression de l’art pictural arménien.
En 1511 apparaît le premier livre imprimé arménien, mais l’importance du manuscrit est telle que, au contraire des autres pays, l’impression de livres arméniens n’atteindra son plein développement qu’au XVIIIe siècle et ne pourra remplacer l’œuvre de la main avant le XIXe siècle.